L’hydrogène: nouvelle essence ??? 1/2

"L'eau est le charbon de l'avenir..."JULES VERNE,  L'île mystérieuse  (1873) [2/2]


Première utilisation : la NASA

Les piles à combustible ont fourni l'énergie électrique à la presque totalité des vols spatiaux habités et ce, au détriment des réacteurs nucléaires, jugés trop dangereux et des batteries solaires, trop encombrantes. La production d'électricité et l'alimentation de l'équipage en eau potable de la navette sont aujourd'hui entièrement liées aux piles à combustible. L'Agence spatiale américaine (la Nasa) a signé deux cents contrats d'études pour l'amélioration de ces piles, portant ainsi cette technologie à un niveau exploitable par le secteur privé. Dans son labo, le prof a les pieds sur la terre de feu et la tête dans les étoiles. " Les principaux progrès réalisés dans ces techniques d'utilisation au cours des dernières décennies sont en grande partie liés à l'aventure spatiale. Sans H2 (la structure moléculaire adoptée le plus souvent par l'hydrogène, l'odyssée de l'espace n'aurait pas eu lieu. Principal combustible des fusées américaines et françaises, sa puissance énergétique est supérieure à celle de tous les combustibles connus. La mise au point par la Nasa des premiers moteurs du monde à hydrogène liquide a permis à huit équipes d'astronautes d'effectuer le voyage jusqu'à la lune. Le premier modèle de voiture à hydrogène fut d'ailleurs la Jeep lunaire."


Coups de frein des lobbies...

Au regard de ces multiples vertus, on se demande pourquoi une telle économie n'a pas été mise en place plus tôt.

Pour l'expliquer, on a invoqué les contraintes techniques pour entreprendre une production de masse des piles à combustible, la difficulté de construire des réservoirs suffisamment étanches pour assurer la conservation de l'hydrogène extrêmement volatil, l'inertie des sociétés à mettre en oeuvre des techniques nouvelles. L'hydrogène est sûr : en est témoin l'alimentation en hydrogène de la ville de Bâle, en Suisse, qui remplace le gaz naturel sans incident notable depuis 1908."

En réalité, le retard est lié au lobbying des pétroliers et des producteurs d'énergies fossiles qui s'emploient depuis longtemps à entretenir la peur de son utilisation pour préserver les intérêts et les immenses profits de leur industrie. Jusqu'à présent, le coût élevé des piles à combustible a également ralenti leur développement mais, malgré les handicaps, les technologies ont considérablement évolué. En dépit de la concurrence avec les carburants conventionnels (la société ne fait que payer pour les dommages causés par les carburants qu'elle utilise, nuisibles à la santé des hommes et à la planète), et bien qu'aucune décision internationale n'ait encore imposé l'hydrogène (à travers, par exemple, une taxe sur les émissions de CO2), il fait une percée significative dans la société politique depuis la prise de conscience du réchauffement planétaire.


La France se lance dans la course

En France, le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) y voit un débouché élégant pour l'énergie nucléaire qui pourrait être utilisée pour décomposer l'eau par électrolyse et produire ainsi de l'hydrogène à peu de frais. EDF et GDF ne sont pas en reste. Deux cents foyers de la commune de Chelles (Seine-et-Marne) vont ainsi être alimentés en électricité et en eau chaude par une pile à combustible de 200 kW raccordée au réseau du gaz de ville, d'où l'hydrogène est extrait. Au Japon, aux Etats-Unis et en Allemagne, plus de cent cinquante installations similaires sont déjà en service. Aux Etats-Unis, General Electric commercialisera prochainement une pile " familiale " de 7kW. Ces installations affichent un rendement énergétique de 80 % et les problèmes liés à l'encombrement pour le stockage de l'hydrogène ne se posent pas pour une infrastructure fixe. Aussi faut-il s'attendre à l'essor de ce marché, qui intéresse aussi les immeubles collectif et les entreprises. Pour l'instant, tout le monde s'observe en chiens de faïence et attend de voir qui, le premier, construira le réseau de distribution du carburant. Sans lui, pas de voitures ni de piles à combustibles. Mais sans voitures, pas de raison de créer un réseau. C'est l'histoire de la poule et de l'œuf.

Mais indéniablement nous sommes au début de la transition. Nous en verrons peut être la fin. Et nos enfants, eux, inventeront ce monde. Une planète enfin vivable pour tous ceux qui ont envie d'une Terre envie.

 d'après un article de Ari Tausti Gudmundsson (géophysicien et consultant de l'environnement à ReykJavik.)


Le cycle de l'hydrogène.

En quantité abondante dans l'eau, l'hydrogène peut être extrait sous forme de gaz par électrolyse. Il brûle dans l'air sans engendrer de pollution ou bien alimente les piles à combustible et fourni l'énergie électrique. Dans les deux cas, il se combine avec d l'oxygène pour former à nouveau de l'eau. Cette eau retourne aux fleuves et aux océans, et redevient source d'hydrogène.

Comment fonctionne une pile à combustible ?

Une pile à combustible ressemble à un millefeuille. Elle est composée de plaques de graphite recouvertes de platine et séparées par une très fine membrane conductrice de protons. Chaque cellule élémentaire mesure moins d'un millimètre d'épaisseur. Dans cet assemblage, l'hydrogène et l'oxygène se combinent pour générer de l'eau et un courant continu, d'un rendement deux fois supérieur à celui d'un moteur à explosion.


L’Association Française de l’Hydrogène; créée en 1998, réunit des institutions, des laboratoires, des entreprises et des spécialistes, en vue de promouvoir le développement et l’utilisation de ce carburant du XXIe siècle.


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